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-Presse-

"Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ?"

Question ouverte pour monde clos. Ubik Group présente jusqu’à vendredi au Théâtre de Liège son spectacle extra-ordinaire. Avec Anja Tillberg et Sylvain Daï.

 

C’est en 2009 que commence l’aventure, à l’Esact (École supérieure d’acteurs du Conservatoire de Liège), dans le cadre des solos/cartes blanches. Anja et Emilia Tillberg jettent les bases, avec Sylvain Daï, de ce qui deviendra "Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ?" tandis que se constitue l’Ubik Group, collectif international (Suède, Belgique, Suisse, France, Pologne) et interdisciplinaire (théâtre, arts plastiques, photographie, installation, bande dessinée…).

Avec ce projet scénique pas banal - coécrit, mis en scène et scénographié par les précités avec aussi Cyril Aribaud et Yaël Steinmann -, Ubik pousse jusqu’à l’Ancre, à Charleroi, où il trouve un tremplin et rencontre l’équipe de L’L, lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création établi à Bruxelles. Un laboratoire (qui fêtera bientôt 25 ans d’existence !), un vivier d’expériences où le jeune collectif trouvera résidence.

 

Caoutchouc et café tiède

Feu et glace, caoutchouc et café tiède, images et objets innombrables peuplent le monde d’Adam Krassovski, archiviste obstiné et solitaire de sa propre mémoire. Son univers - clos et foisonnant - apparaît derrière des vitres, mettant le public en position de voyeur/auditeur, puisqu’on entend aussi en voix off ses pensées de diariste, ses doutes, ses cheminements. "Je suis un microcosme de choix", dit-il.

L’irruption d’Eva Dagaran - femme réelle ou produit de l’imagination d’Adam - va le bousculer dans sa linéarité, provoquer décalages temporels et dérapages existentiels, l’emmener aux frontières de son esprit.

Comme la proposition de l’Ubik Group, Eva rend pluriel le monde qu’elle pénètre.

Spectacle aussi inclassable que réjouissant, drôle et inquiétant - entre théâtre, installation plastique et fantasmagorie onirico-cinématographique (grâce aussi au son ciselé de Julien Courroye et David de Four, et aux lumières organiques de Cyril Aribaud) - "Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ?" a été conçu graphiquement avec le soutien des dessins d’Emilia Tillberg. De storyboard dramaturgique, ce travail s’est mué en objet distinct : le "Journal d’Adam Krassovski", BD éditée par L’L, est en vente à la table de la librairie liégeoise Livre aux Trésors, dans le grand hall du Théâtre.

Nées en connivence avec le plateau, ces planches au noir et blanc velouté étendent encore le champ d’un spectacle atypique, mystérieux et pourtant accessible -, qui rend palpable la densité élastique et vertigineuse des rêves.

 

La Libre.be par BAUDET MARIE, (Publié le mercredi 25 mars 2015)

http://www.lalibre.be/culture/scenes/pourquoi-eve-vient-elle-chez-adam-ce-soir-5512d3c035707e3e941a4062#media_1

2014 / Top 5 Théâtre des spectacles internationaux vus à Montréal.

 

Suivant les traces de Tarkovski (Stalker), cette étonnante pièce imagine un lieu fermé dans lequel surgit un personnage dont la présence irréelle et la richesse d’esprit sont propices à la révélation d’un foisonnant monde caché : une déflagration mentale qui se déroule ici par la parole, sur un ton posé et philosophique, entre une femme et un homme naviguant entre réalité et monde onirique. Dans une magnifique scénographie vitrée rehaussée par de savants jeux de lumière, le spectacle questionne la perception du réel et le sens de nos vies dans un monde où la multiplication des possibles est vertigineuse. Obsédé par la trace qu’il laisse dans ce monde saturé, le personnage principal interprété par Sylvain Daï est en pleine discussion avec la mort et avec les fantômes. Un spectacle aux couches de sens infinies.

Voir Montréal (edition du 18/12/2014)

http://voir.ca/scene/2014/12/18/2014-top-5-theatre-des-spectacles-internationaux/

 

"La pièce nous quitte sur cette fin qui n’en est pas une et nous rappelle que les bons spectacles sont des rêves que l’on n’a pas faits."

 

Écrire sur une pièce, c'est élaborer une petite fiche de vie en plus pour ne pas oublier.
C'est à travers des miroirs sans tain et une pluie triste et grise que nous faisons la connaissance d'Adam Krassovski (Sylvain Daï) comme lors d'un matin quelconque. Il nous invite à sa mélancolie douce. Il vit seul, perdu dans ses souvenirs, ses angoisses et ses manies qui s'affichent ou s'expriment. Une multitude de détails se révèlent à nous, chacun portant son univers propre. On a l'impression que si son conscient rêve de calme, de zenitude, son inconscient rêve de côte saignante, d'une rencontre pétillante à rajouter à l'inventaire de sa vie, mais qu'Adam n'a pas encore trouvé le moyen d'en percer le secret.
Apparaît Eva Dagaran (Anja Tillberg) dans des éclairs du quotidien, elle prend le train de cette histoire, elle réchauffe le monde d'Adam, l'imprègne tellement bien qu'elle en vient à le revendiquer. Une complicité directe les lie comme ce suédois qu'ils parlent ensemble(...) 

Mad, Le Soir (édition du 23/04/2014)

http://mad.lesoir.be/news/92634-pourquoi-eve-vient-elle-chez-adam-ce-soir-/?fb_action_ids=319711684901935&fb_action_types=og.comments

 

"Pourquoi Ève vient-elle chez Adam ce soir? est un bel exemple de création collective. "

 

Le ton est donné dès l’installation dans la salle de l’Usine C, où se joue la pièce Pourquoi Ève vient-elle chez Adam ce soir? dans le cadre du festival actOral! Nous nous trouvons assis face à une maisonnette dont les vitres reflètent nos visages, comme si nous, les spectateurs, étions les acteurs. Mais dès le début de la pièce, les lumières s’allument, nos reflets disparaissent et nous découvrons l’univers d’Adam Krassovski à travers des vitres, redevenant ainsi spectateurs mais aussi voyeurs!

Adam Krassovski, personnage principal de la pièce interprété par Sylvain Daï, est une personne qui réfléchit beaucoup et qui s’interroge sur lui-même. Il nous emmène dans son délire obsessionnel tout au long de la pièce nous transportant, tantôt dans la réflexion pour essayer de suivre sa philosophie, tantôt dans le rire par l’absurdité de ses propos. Les nombreux procédés scéniques et techniques utilisés comme les répétitions/déformations de séquences, les ellipses, les ralentis et les playbacks renforcent ce sentiment d’étrangeté, lié à l’univers d’Adam Krassovski.

Kulturellement vôtre (apparu 24/10/2014)

https://kulturellementvotre.wordpress.com/2014/10/27/pourquoi-eve-vient-elle-chez-adam-ce-soir-usine-c/

 

"Un voyage « psychédélique, intemporel » conçu par Anja Tillberg,  au cœur de l’esprit troublé d’un homme qui s’approche de la mort."

 

Juste avant de mourir, un homme seul convoque ses rêves et ses souvenirs. Lors de ce moment suspendu, où s’interrompt la ligne du temps, son monde intérieur bouillonne et se débat, entre réel et irréel. Anja Tillberg entreprend de générer une écriture scénique pouvant rendre compte de cette effervescence complexe, et s’inspire en partie de l’emblématique Stalker d’Andreï Tarkovski, film qui tente une intrusion dans les territoires inconnus de l’âme. Les personnages sont installés dans une boîte vitrée, que le spectateur épie. Adam Krassovski (Sylvain Daï), cet homme vivant reclus, est bousculé par l’arrivée d’une femme, Eva Dagaran (Anja Tillberg), être étrange, impalpable, irréel, peut-être simple projection mentale de l’esprit d’Adam. Le public se trouve confronté à  ce monde de l’entre-deux, est emporté dans ce voyage introspectif au cœur de l’esprit de cet anti-héros, prisonnier du présent, où des questions concrètes et métaphysiques se côtoient, où des ellipses et courts-circuits disent le trouble. Un théâtre sensible et sensoriel.

Agnes Santi pour La Terrasse (Publié le 21 /10/2012 - N° 203)

http://www.journal-laterrasse.fr/anja-tillberg-pourquoi-eve-vient-elle-chez-adam-ce-soir-centre-wallonie-bruxelles-theatre/

"Que le sujet traité plaise ou non, cette pièce jeune et innovante vous plongera dans une expérience théâtrale inédite."

 

 

Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ?  est le premier projet du groupe Ubik qui naît au même moment en 2010. Ce travail revendique deux référents essentiels : Stalker  de Tarkovski et Adam et Eve de Boulgakov.  Il souhaite interroger notre rapport à la réalité dans toute sa complexité. Revenons sur leur représentation de samedi soir au Festival Émulation.

Derrière une vitre sans tain, Adam est seul dans ce qui paraît un espace saturé et vide à la fois. Des centaines de papiers, d’affiches et d’objets recouvrent les murs qui l’entourent. Réalité ou symboles de son subconscient ? Nous ne le saurons jamais vraiment… Sa vie semble suspendue, vide et intemporelle. Seules ses pensées nous parviennent en voix off. « J’aime le café chaud. Ou tiède ? » est un  exemple de raisonnement qui jaillit de son esprit.  Une lumière terne et opaque renforce l’idée d’enfermement et de privation du monde réel. Tel un reality-show, nous observons sa vie à travers la vitre. Il ne nous voit pas (…)

Marie-Héléna Sanchez Fernandez pour Culture (apparu 04/2013)

http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_1301241/fr/pourquoi-eve-vient-elle-chez-adam-ce-soir-du-collectif-ubik

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Étrange sensation que procure ce spectacle : on y croit vivre un rêve éveillé (...)"

 

 

Étrange sensation que procure ce spectacle : on y croit vivre un rêve éveillé, une sorte de voyage inédit dans des sphères auxquelles, effectivement, on n'a pas l'habitude au théâtre. Qu'on en juge : il y est question d'un homme cloîtré. Il a accumulé dans une sorte de refuge des photos, des objets, …objets de sa vie, objets témoins, du moins on peut l'imaginer. Dès le début, nous sommes dans la redondance : le personnage d'Adam souligne verbalement les actions qu'il exécute. Il parle de café en s'en versant. On se demande un peu où on est.

 

Ah si, précision très importante, tout ceci est vu à travers des vitres, vitres constituées de miroirs sans tain. Ce qui signifie qu'au début, nous nous voyons dans les miroirs et dès que cela s'éclaire sur scène, nous voyons les personnages qui, eux, ne nous voient pas.

Là est visiblement l'essentiel : un travail avec une réflexion poussée sur le spectaculaire, la téléréalité notamment. Un travail riche sur les sons, la musique. À la limite, le propos n'est pas si important, pas plus que le jeu des comédiens, parfois approximatif. L'incommunicabilité est soulignée par le fait que les personnages recourent à certains moments à des langues différentes (flamand et suédois m'a-t-il semblé) Adam, c'est l'homme de l'origine, bien sûr, c'est l'homme labyrinthique, la savant reclus dont la situation pourrait perdurer à l'infini si une visite ne venait pas tout perturber : la visite de LA femme, bien sûr, à savoir Ève.

 

On pourrait déplorer (et en même temps, pourquoi ?) que tout cela ne soit pas davantage exploité, qu'on se contente d'une petite danse rythmée et d'un changement du costume d'Ève pour faire percevoir un bouleversement dans la relation entre les personnages.

Si une référence ajoutait quelque chose à l'appréhension de ce spectacle, ce pourrait être « À bout de souffle » de Jean-Luc Godard. Là aussi, la banalité des échanges était voulue et son côté incongru faisait parfois sourire. Ici aussi, on procédait à une sorte de collage avec emprunts nombreux et savants. Il y avait aussi des répétitions « signifiantes ». On n'aurait pas été surpris d'y entendre, comme ici, des références à Timothy Leary, l'inventeur du LSD.

 

Tout a été fait, en tout cas beaucoup, en matière de théâtre. Cela ne doit pas empêcher de jeunes créateurs, Anja Tillberg, en l'occurrence (également comédienne, dans le rôle d'Ève) de chercher, de nous livrer leur réflexion sur l'état du monde d'aujourd'hui. Sur la mémoire ou la création. Sur la « temporalité ». Sur « les décalages et les troubles » qui se multiplient en ce début de siècle.

Créé au festival actOral de Marseille, en octobre, le spectacle ne reste que peu à Paris. Il poursuit ensuite sa route à Liège et à Roubaix en 2013.

 

Gérard Noël pour Regarts (le 14-11-2012 )

http://www.regarts.org/Theatre/pourquoi-eve.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

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